lundi 11 février 2013

CHRONIQUE "VITO" D'ERIC STALNER

Entre mythe et réalité, il y a une frontière très mince que Giuseppe, projectionniste itinérant dans l'Italie de l'après-guerre, s'apprête à franchir dans cette nouvelle série du prolifique Eric Stalner.

Pour Giuseppe, amoureux de Carlotta sans oser l'avouer, timide et discret, toujours sur la route, à part son chien Barto les films sont la seule compagnie. Quand il visionne la bobine qu'un homme mystérieux lui donne, où l'on voit un faune et un bouc, il s'extasie donc devant ceux qu'il croit être des effets spéciaux à l'avant-garde. Mais la magie du cinéma n'y est pas pour grand-chose, Giuseppe va découvrir une autre dimension fantastique mais "réelle"...



Le basculement dans le fantastique est amené petit à petit, on savoure d'abord la vie sicilienne des années 1940 :  le  plaisir du frisson avec King Kong au cinéma, le vin rouge au coucher du soleil, la seule chose "que la guerre n'a pas pu gâcher", un bain dans la rivière glacée, mais aussi les familles puissantes qui dictent la loi dans le coin... Dans ce décor bucolique, Stalner plante une histoire qui est moins paisible que ce que ses douces couleurs directes  le laissairaient croire. Le Vito du titre semble avoir grandi dans la haine et  la discrimination. Le cliff-hanger final nous laisse dans le doute : y aura-t-il de l'espoir et de la beauté dans cet autre monde dont la porte s'ouvre dans les dernières cases, ou...?

Blog de l'auteur : http://stalner.blogspot.fr/






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